Les ateliers artistiques mettent de l’avant l’importance de la photo et de la représentation visuelle de l’histoire. Ces ateliers utilisent la création artistique comme moyen d’exploration et d’expression pour aborder l’histoire personnelle et communautaire des jeunes.
1a. Complète la photo : atelier de création à partir de photos.
Déroulement : À partir de reproductions d’anciennes photos tirées d’archives publiques, privées ou communautaires (par exemple des photos représentant des activités de groupes, des lieux connus du quartier, des événements familiaux, etc.) collées sur de grands cartons, inviter les participants à imaginer et illustrer le contexte dans lequel la photo a été prise. Le jeune peut ainsi s’inspirer du contenu des photos pour remplir l’espace vide sur le carton, avec du collage, de la peinture ou du dessin. L’exercice peut être réaliste (où il faut illustrer ce que la caméra n’a pas capté, ce qu’on peut imaginer être en dehors du cadre de la photo) ou faire appel à l’imagination des jeunes (il s’agit alors d’essayer de recréer l’ambiance de l’époque ou la thématique des photos utilisées).
Discussion : Utiliser le livret et les œuvres créées pour parler du contexte historique qui est dépeint, des événements illustrés et de leur signification pour les jeunes et pour leur communauté. Amener les jeunes à réfléchir aux similitudes et différences des contextes historiques; à l’importance de la vie communautaire comme espace de connexion pour les communautés caribéennes au Québec à travers le temps ; à ce qui est illustré dans ces photos et ce qui a pu être oublié. Il s’agit ainsi de pousser une réflexion sur l’évolution dans le temps de ces communautés caribéennes au Québec.
Exemples de questions : Qu’est-ce qui peut avoir changé dans ces communautés au fil du temps ? Est-ce que les activités communautaires sont pareilles ? Les lieux où la communauté se rencontre sont-ils les mêmes?
1b. Mon histoire en image : atelier de photo pour documenter son histoire.
Déroulement : Observer la variété de photos dans le livret et la ligne du temps : certaines illustrent des lieux, d’autres illustrent des activités, d’autres sont des portraits, etc. Après avoir eu une discussion sur ces photos et sur le fait qu’elles représentent diverses facettes de la vie quotidienne des communautés caribéennes dans la province, les jeunes doivent à leur tour ‘documenter’ leur histoire et leur quotidien pendant une ou deux semaines. Pour ce faire, des caméras photos ou des appareils cellulaires avec fonction photographique peuvent être utilisés. Les jeunes peuvent prendre des photos de leur environnement, des activités auxquelles ils prennent part, des personnes et des lieux significatifs pour eux etc. Ensuite, par diaporama numérique ou avec des impressions photos, les jeunes présentent leur documentaire-photo et illustrent leur vision de l’histoire contemporaine de leur communauté.
Discussion : Demander aux jeunes de faire des liens entre les photos qu’ils ont prises et celles dans le livret et la ligne du temps. Les amener à réfléchir aux parallèles entre leur histoire contemporaine et le passé de la communauté dont ils sont issus. Il s’agit ici d’aider les jeunes à se situer dans une continuité historique, de reconnaître leur appartenance à une ou plusieurs communautés et de valoriser l’histoire personnelle de chacun comme faisant partie de l’histoire plus large de la société dans laquelle ils vivent.
1c. Ma ligne du temps : atelier de cartographie pour illustrer les grandes étapes de sa vie.
Déroulement : Sur un long rouleau de papier, les jeunes marquent les dates significatives de leur histoire personnelle et illustrent ou écrivent quelque chose en lien avec chaque date. Ensuite, dans une autre couleur, le même exercice sera fait pour la famille, ou un autre groupe significatif pour le jeune (certains jeunes ne vivent pas avec leur famille et peuvent donc avoir un groupe significatif différent). Les jeunes créent ainsi une ligne du temps de leur vie, et de celle de leur famille/groupe significatif.
Discussion : Les parcours migratoires varient énormément à l’intérieur des communautés caribéennes et parfois, à l’intérieur de la même famille. À partir de la ligne du temps du projet et des lignes du temps des jeunes, discuter des différents parcours migratoires, de la manière dont ils peuvent influencer le parcours de chacun ou de la façon dont, à l’intérieur de la famille, du groupe significatif ou de la communauté, ils peuvent influencer les dynamiques interpersonnelles. Faire ressortir les histoires rattachées aux dates marquées, qui seront représentatives de moments importants pour les jeunes. Leur demander de prêter attention aux similitudes et différences entre leurs parcours personnels et leurs différentes histoires familiales.
1d. Murale communautaire : atelier de création collective pour raconter l’histoire de la communauté
Déroulement : À partir des événements racontés dans le livret et la ligne du temps, réfléchir avec les participants à d’autres événements marquants dans leur communautés. À partir des événements discutés, créer une murale illustrant les moments importants dans l’histoire du groupe d’appartenance, par exemple : les célébrations, les lieux importants, les accomplissements de certains membres de leurs communautés, etc. La murale peut aussi illustrer des histoires ou des contes transmis par les aînés, des chansons populaires, ainsi de suite.
Discussion : Les murales, surtout dans l’espace public, sont une manière de raconter visuellement une histoire. Elles peuvent servir de médium pour permettre aux jeunes de véhiculer un message et devenir ainsi un lieu de rencontre et de partage. Dans le cas de communautés migrantes, illustrer l’histoire permet aussi de marquer la continuité de ces communautés à travers la migration, entre deux ou plusieurs lieux ; de visualiser le parcours migratoire ayant mené au moment présent.